
Maison (17)
Les projets d'habitations; maisons, appartements.
SURÉLÉVATION
Cette réalisation administrativement laborieuse, techniquement osée, financièrement modeste est née d'une furieuse envie commune et partagée entre la commanditaire et l'architecte, de changer les choses et de casser les barrières qui nous empêchent de vivre et d'avancer dans l'existence pour révéler les lieux et créer des liens entre paysage et espaces intérieurs, entre les éléments naturels ( air et eau) et les usagers qui les habitent. La commande est simple et se résume ainsi: Quelles solutions pouvez- vous me proposer pour ouvrir ces combles à la lumière et que je puisse bien respirer?
La réponse est venue naturellement des qualités incroyables du contexte: Située face à la prairie aux ducs, à la grue Titan jaune, à l'éléphant dont on entend les barrissements, au ciel sud- est de Nantes et à la Loire, la maison renferme les qualités d'un observatoire d'une des plus belle vue de la ville de Nantes sans le savoir... Mais comment réaliser une fenêtre de 8 mètres 50 de long et de 2 mètres vingt de hauteur au sommet d'une maison construite en pierres d'après guerre à l'aplomb d'un escalier public? La solution est venue également de l'observation de l'environnement de la rive d'en face où trône les vestiges de l'architecture industrielle et portuaire de l'île de Nantes. Pour satisfaire aux contraintes techniques et d'usage puisque la maison est restée occupée pendant le chantier, il a fallu intervenir rapidement (3 mois) sans reprendre la moindre maçonnerie tout en renforçant la charpente en bois. La solution d'une greffe de charpente en acier brut de forte épaisseur s'est imposée d'elle même pour venir coiffer le bâti existant et glisser juste au dessus de la couverture en ardoise qui en a profitée pour gagner en isolation pour l'occasion. L'intervention est minimale : Une fenêtre, un balcon-coursive, une isolation de couverture qui sont aux confluents de problèmatiques plus larges et qui participent à éclairer le visage polymorphe de notre belle ville tout en tissant des liens et des correspondances dans le traitement et l'utilisation de la matière "rouille", du dépassement du balcon sur rue qui n'est pas sans rappeller les abouts des coursives des bâtiments de l'Hermitage situés à deux encablures. Comme une peinture de paysage urbain, les détails du projet luisent comme des pixels de couleurs dans une vision plastique plus large prise du quai des Antilles.
RÉABILITATION SEULE
Située au coeur du village de Bouzigues, sur la place Georges Clemenceau, cette maison de vacances cache derrière l’étroitesse de sa façade en retrait du front bâti, une architecture intérieure directement inspirée du vocabulaire architectural des installations ostréicoles du bassin de Thau. Cabane, passerelle et bois de palétuvier sont les éléments qui ont présidé à la conception de ce projet dont l’originalité repose sur le détournement et l’interprétation nouvelle de l’utilisation de ces volumes et matériaux.
Suspendue aux entraits de la charpente, l’architecture vernaculaire de la cabane se métamorphose en filtre de lumière et accueille un premier couchage.
La passerelle aérienne relie les deux espaces «nuit» et permet de contempler la chape de ciment et ses incrustations de marbre.
Les bois de palétuvier sur lesquels autrefois étaient fixées les huîtres pour les cultiver se sont transformés en lisses de garde-corps.
NEUF EX NIHILO
Cette réalisation est l'aboutissement d'une recherche permanente sur les rapports à la Terre qui nous accueille généreusement et entre dedans-dehors... sur un terrain rêvé. Sur les pentes de la Chézine, en plein Nantes, les arbres sont les hôtes de ces lieux. Je leur ai parlé pour implanter cette maison dont les deux niveaux habitables sont construits en panneaux de bois massif posés sur une structure en acier.
La difficulté de ce projet a été de concilier un accès difficile, un programme contraignant en terme de surfaces, une réglementation urbaine restrictive et la beauté des lieux. Comment intégrer une masse bâtie anguleuse dans un contexte végétal sans briser la poésie du site? Les deux volumes proposés, se superposent sans "se toucher" afin de permettre de réduire l'impact du programme en s'implantant entre les arbres de manière contenue.
Le vocabulaire architectural habituel (fenêtre, porte, etc.) a cédé sa place à des pleins et des vides. Il en résulte une masse de frêne sculptée dont la présence instaure un dialogue avec la nature environnante... Le temps posera sa patine sur cette écorce bâtie..